Français Nr. 266 Traduceri

Du rififi en Transylvanie. Histoires de bouche à oreille (I)




Loin du mythe apocryphe du Comte Dracula, les habitants de cette province roumaine se sont taillé, dans leur propre pays, une réputation de gens à la langue bien pendue, mais volontiers taciturnes ; sagaces, mais ayant parfois l’esprit de l’escalier à force de réfléchir ; philosophes grivois et poètes de l’absurde… (Dominique Ilea)

De choses et d’autres

 

Un paysan transylvanien se rend au marché, y vendre un bœuf et un coq. Or, à mi-chemin, un orage éclate, terrible : pas moyen d’avancer, ne fût-ce que d’un pas…

Abrité sur le bas-côté, en une niche rocailleuse, dans sa détresse, notre homme – quoique les bondieuseries ne fussent pas son fort – se tourne vers le Seigneur :

– Notre Père, qui es aux cieux, fais s’apaiser cette tempête, pour que j’puisse arriver à la foire ! Et, quand j’y aurai vendu mes bêtes, je jure, pour tout l’argent que j’tirerai d’mon bœuf, d’allumer des cierges dans Ta maison !

Fût-ce pour sa promesse, ou pour je ne sais quelle raison impénétrable, bientôt la bourrasque tombe, et le voyageur peut repartir sans danger…

Une fois installé au milieu de la foule, il se met à crier, haut et fort :

– Oyez, oyez, braves gens ! V’là un bœuf costaud de trait, et un coq gaillard de s’mence ! Le premier, j’vous l’fais à cinquante ; l’autre, à cent !

 

Un paysan de Transylvanie rentre du marché, en carriole, avec sa femme et sa belle-mère. Le soir approche, la ville était bien lointaine ; et, pour couronner le tout, une tempête se prépare…

Bientôt, la foudre s’abat sur la campagne, non loin derrière la charrette :

Là ! fait notre homme, assez imperturbable.

Pas d’endroit où s’abriter, l’orage se déchaîne, et un deuxième coup de foudre secoue la poussière, cette fois-ci à deux doigts des roues arrière :

Là ! Là ! répète, posément, le villageois, essayant d’aiguillonner un peu ses deux bœufs maigres et flegmatiques.

La bourrasque bat son plein quand la foudre choisit de tomber, une troisième fois… sur la tête de la belle-mère, la réduisant illico en cendres !

Là, c’est bon ! de commenter le gendre, sans même se retourner…

 

Un Hongrois de Transylvanie, homme de petite taille, possède l’une de ces cannes anciennes : une pièce unique pour ses cannelures, monogrammes et dorures de toutes sortes autour du pommeau.

L’heureux propriétaire ne manque jamais de chanter, devant qui veut (ou non) l’entendre, les louanges de l’objet (qui mesure presque autant que sa personne) :

– Ce canne, dit-il, en son roumain approximatif, ce canne, vrai merveille ! Nul Magyar autre comme ça jamais avoir, de Pesta à Kolozsvár !

– Ce canne, raconte-t-il encore, chose rare ! Ce canne, Mathias Corvin­ prince à Empereur fait cadeau, et Empereur à papa à moi donné ! Ce canne…

– T’as pas bientôt fini d’nous les casser avec ton satané gourdin ? s’impatiente un Roumain, assis à la table voisine du troquet. Tu vois pas, non plus, qu’ce canne, tu pourrais t’moucher avec ?

Après mûre réflexion, János trouve qu’il y a du vrai dans ces propos-là ; et, entrant chez le menuisier :

– Vous vite moi répondre, cher Necula-bácsi [« tonton »] : combien vous ce canne raccourcir demander, ici poignée enlever, juste bon promenade ?

L’artisan fait tôt de jauger son client : en riant sous cape, il obéit, scie et rabote à l’endroit indiqué, reste avec le beau pommeau (en sus du coût de la main d’œuvre), et laisse le Hongrois s’en aller fièrement, avec un moignon à la place de ce canne !

Impatient d’en mettre plein la vue au Roumain en question, ce nigaud court le retrouver :

– Pauvre-de-moi ! János, qu’est-ce que t’as foutu ? Un si bel ouvrage ! tu l’as massacré, si c’est pas pitié !

Isten, Isten [« mon Dieu ! »] ! Roumain pas malin ! Toi, ce canne, rien connaître : en bas, tout bon marcher ; en haut, trop grand, la main fatiguer !

 

Deux paysans transylvaniens passent à proximité de l’étang de leur commune, quand ils entendent une voix désespérée :

Au secours ! Je me noie !

Reconnaissant la voix de leur pope, ils se ruent, à qui mieux mieux, sur la rive :

– Donnez-moi vot’ main, mon révérend ! Essayez de me tendre vot’ droite, mon père !

En dépit de tous leurs efforts, le prélat finit par sombrer pour de bon… Les deux villageois, se grattant la tête, se voient dans l’obligation d’aller annoncer la triste nouvelle à son épouse :

– Triples idiots ! s’écrie-t-elle, après avoir écouté leur histoire. Voilà ce que vous auriez dû lui dire : Prenez ma main, mon révérend ! Essayez de saisir ma droite, mon père !… Vous ne saviez donc pas qu’un pope n’a jamais rien à donner, mais qu’il prend toujours volontiers quelque chose ?

 

Un voyageur à travers les plaines de Transylvanie aperçoit une brebis, de toute évidence déchiquetée par les loups.

Quand (une dizaine de kilomètres plus loin) il croise un berger et son troupeau, la curiosité pousse le touriste à le questionner :

– Le loup ne serait-il pas venu rôder dans les parages ?

Vous pensez bien qu’c’était pas l’pope !

– Et, n’aurait-il pas enlevé une de vos chères brebis ?

Vous pensez bien qu’il était pas v’nu m’en livrer !

– Et, en aurait-il pris une blanche, ou une noire ?

Vous pensez bien qu’il a pas eu l’temps d’choisir !

– Et, serait-il parti vers la montagne, ou vers la lande ?

Vous pensez bien qu’c’était pas vers l’église !

– Et, n’auriez-vous pas eu de gueule pour gueuler ?

– Vous pensez bien qu’il en avait pour deux !

 

C’est un homme et sa moitié qui rentrent d’une noce en Transylvanie. Alors qu’ils échangent tranquillement leurs impressions, l’époux, tout marri, s’exclame :

– T’as vu ? Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus aucun respect des traditions : c’pope-là, un morveux ! à peine sorti du séminaire, qui avait rasé moustache et barbe !

– Mais non, tu t’trompes : y’les avait juste coupées !

– M’asticote pas, femme ! J’ai quand même pas eu la berlue : y’les avait bel et bien rasées !

– Et moi, j’te dis qu’y’les avait juste coupées !

Dans le feu de leur dispute, ils oublient ce trou dans les planches jetées par-dessus un bourbier : la pauvre femme, marchant pile dedans, tombe dans la vase, qui commence à la happer lentement !

– Au secours, andouille ! Comment peux-tu rester là, les bras croisés ?

– Pour sûr que j’vais t’aider ! À une condition : admets qu’y’les avait rasées !

Ça, jamais !

Pourtant, s’y voyant déjà enfoncée jusqu’à la taille, elle lui crie de nouveau :

– Fais-moi sortir, s’te plaît !

– Tu connais la chanson !

– Là, tu peux toujours t’brosser, vieille fripouille !

Quelques minutes plus tard – devant la seule tête qui émerge encore –, c’est au mari de se mettre à supplier :

– Un peu d’jugeote ! Pour une fois, qu’est-ce que ça t’coûterait d’admettre que c’est moi qui étais dans le vrai ?

– Que nenni ! Autant crever !

En effet, la minute d’après, il ne subsiste plus à la surface de la boue qu’une main, semblant s’agiter dans les ultimes convulsions…

Mais (à y mieux regarder), le veuf éploré s’aperçoit que l’index et le majeur de ladite main se frottent l’un contre l’autre, imitant le mouvement de ciseaux !

 

Cette jeune fille est aussi ravissante que la contrée transylvanienne où elle a vu le jour : ce gaillard venu d’un village lointain se dégoter une promise à la foire aux mariées (et qui aussitôt tomba sous son charme) a donc toutes les raisons de s’étonner qu’elle ne fût pas encore casée !

Ayant, malgré son jeune âge, du plomb dans la cervelle, il décide de consulter la personne la mieux placée pour connaître le fin mot de l’histoire – à savoir le père de la jouvencelle :

– J’vois que t’es un homme, un vrai, et s’rais ravi de t’avoir pour gendre ! Mais, j’dois t’avouer la vérité : ma fille a un gros défaut, l’est cossarde, sait rien faire d’ses dix doigts et, d’surcroît têtue comme une mule, a jamais rien voulu apprendre ; on a tout essayé : bernique ! V’là pourquoi, belle comme le jour, elle coiffe toujours sainte Catherine… !

– Vous vous tracassez vraiment pour des prunes, beau-papa ! J’l’aime, moi, et j’pense que j’lui déplais pas ; et j’vais la marier ! Le reste, j’en fais mon affaire !

On pense bien que les parents se gardèrent de dissuader ce prétendant tout inespéré…Or, après des noces sans pareilles (le marié ayant de quoi, ce qui ne gâche rien…), et quelques jours de bonheur à deux sans nuage, il faut retourner aux champs, car la récolte n’attend pas !

– Toi, t’inquiète de rien ! dit l’époux. Reste au creux du nid, ma colombe… car, vois-tu cette peau d’buffle au bout d’la perche ? elle est fée, et sait tout faire à la maison… t’auras qu’à lui demander ! À ce soir, ma douce !

Bien entendu, quand il rentre :

– Qu’est-ce à dire ? La demeure sens dessus-dessous, les bêtes affamées, pas d’eau fraîche dans l’seau, ni d’feu d’allumé, ni d’bois de fendu, ni d’table de dressée, ni d’repas sur la table ! J’t’avais bien dit pour la Peau, que j’sache !

Bou-hou-hou ! mon bien-aimé ! de sangloter l’épousée. L’est qu’une vilaine, ta Peau-là ! J’l’ai priée, suppliée, cajolée, grondée… l’a pas voulu bouger d’sa perche ! Suis moulue, et marrie d’pas pouvoir t’accueillir comme y’s’doit !

– Là, là ! c’était pas ta faute ! c’est vrai qu’elle est un peu gâtée… Mais, t’as raison : grand temps qu’elle apprenne l’obéissance ! Et, p’isque désormais c’est toi sa maîtresse, à toi d’la lui apprendre : mets-la sur tes épaules, comme une capote !

Puis (s’armant d’un gourdin) :

– Ça, grosse feignasse, c’est pour l’balai qu’t’as pas passé ! Et ça, pour la panse d’mes bêtes qui crie famine ! Tiens ça, par-d’ssus le marché, gredine ! pour les cendres froides dans l’âtre ! Et puis ça, en travers, pour…

– Aïe ! aïe ! mon mari ! de s’écrier l’autre, à bout d’endurance. Si tu m’aimes, fais-lui grâce du reste ! j’pense qu’là, elle a compris ! pitié pour la pauvrette !

– C’est bon, pour cette fois, mais juste parce que c’est toi ! Surtout, tiens-la bien à l’œil : si elle rechigne encore à la tâche, t’as qu’à me l’dire…

– Oh ! j’pense qu’ça s’ra plus la peine… !

 

Deux bergers bien laconiques gardent leurs brebis au fin fond des montagnes de Transylvanie.

Survient un touriste égaré, qui leur demande son chemin en français, mais ne tarde pas à saisir leur franche perplexité…

Alors, il tente encore sa chance :

– Sprechen Sie Deutsch ?

Les deux pâtres haussent les épaules.

– ¿ Hablan español ?

Même réaction.

– Parlate italiano ?… Do you speak English ?… Gavaritch pa ruski ?…

À court d’arguments, notre voyageur est bien contraint d’aller voir ailleurs…

De nouveau seuls, nos deux compères se taisent encore un bon moment :

Boudiou ! de grommeler, enfin, l’un d’eux. Y’s’y connaissait en langues, ç’ui-là !

– Et ça lui a fait une belle jambe !

 

Trois paysans transylvaniens voyagent en wagon-couchette vers le chef-lieu de leur département.

Une heure passe, sans qu’ils aient ouvert la bouche pour autre chose que pour bâiller ou mâcher du tabac… Enfin, l’un d’eux soupire :

– Qu’elle est longue, la route pour la ville !

Une heure après, son voisin acquiesce, d’un soupir encore plus profond :

– C’est vrai qu’elle est longue, parbleu !

Une autre heure plus tard, dans le noir, le troisième compère (se mettant sur son séant) bougonne, furieux :

– Pas moyen d’pioncer peinard, avec des jacasseurs pareils !

 

Entre voisins :

– Ça va, père Untel ? Assis là, à réfléchir ?

– Non : juste assis…

 

Resté veuf avec trois fils eus sur le tard, un paysan transylvanien fait de son mieux pour les élever décemment, et leur enseigner le savoir-vivre.

Mais, comme souvent dans ces cas-là, un jour, il s’aperçoit que, les ayant un peu trop couvés, ses garçons (à un âge où lui-même subvenait tout seul aux besoins de sa famille) n’ont pas encore acquis la pratique des travaux censés être leur apanage !

Ce soir-là, pendant le dîner, il leur dit, en soupirant :

– Pauvre-de-moi ! me v’là vieux, avec trois gaillards à vous terrasser un ours à mains nues, qui en ont là-d’dans, mais qui savent rien de rien ! et c’est ma faute ! J’ai donc décidé d’vous envoyer demain chercher tout seuls du bois dans la montagne avec not’ char !

– À vot’ guise, Père ! qu’ils lui répondent en chœur, contents mais troublés.

Le lendemain, de bonne heure, le vieil homme attelle les bœufs, puis réveille ses rejetons et, leur remettant une besace bien garnie pour leur manger, les bénit d’une main un peu tremblante :

– Dieu vous protège, et vous ramène sains et saufs !

L’aîné, timidement, ose lui demander :

– Mais si, là-haut, quequ’chose devait nous arriver, comment ferons-nous sans vous ?

– Ah ça, fiston ! Vous aurez qu’à appeler le B’soin, et d’ce pas il viendra vous secourir !

Hélas, à peine parvenus à destination, une des roues du vieux char bute sur une grosse pierre : aussitôt les rayons, l’essieu et le moyeu de voler en éclats !

Catastrophe ! Les novices s’affolent ; mais l’aîné se rappelle les propos de leur père et, ensemble, ils se mettent à crier:

B’soin, ô B’soin ! Viens vite nous aider !

Comprenant, au bout d’une bonne demi-heure, qu’ils s’égosillent en pure perte, les trois frangins finissent par s’y mettre eux-mêmes : et qui de chercher les bonnes grumes, qui de les façonner, qui de monter les nouvelles pièces là où il faut…

Le temps de rafistoler le char, de le charger de fagots et de rentrer, il fait déjà nuit noire… Le vieux paysan – qui, inquiet, les guettait sous le porche – avise tout de suite les raccommodages, mais fait comme si.

Après que les garçons eurent calé leur faim, il s’enquiert, mine de rien :

– C’était comment, cette première journée ?

– Couci-couça, Père ! répond le benjamin. Au tout début, ç’allait ; mais, juste d’vant la grande clairière, y’a une roue qui s’déglingue, vlan ! Et puis, ce B’soin dont vous nous vantiez l’zèle : c’est qu’un tire-au-flanc ! L’est jamais v’nu, bien qu’nous l’ayons appelé, une bonne centaine de fois !

– C’est qui qu’a retapé l’char, alors ?

– Qui d’autre qu’nous-mêmes ! bougonne le cadet.

– Vous voyez ? de sourire le vieux renard. C’est bien le B’soin qui vous a enseigné comment faire, alors qu’y avait personne pour bosser à vot’ place !

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Despre autor

Dominique Ilea

Născută în 1962, Anca-Domnica (Dominique) Ilea părăsește România în 1991 și se stabilește în Franța. Prozatoare și eseistă, s-a făcut cunoscută ca traducatoare de literatură română în franceză (Ion Creangă, Radu Aldulescu, Petru Cimpoeșu, Lucian Raicu, Răzvan Petrescu etc.).

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