Français Nr. 223 Traduceri

„Povestea unui om leneș” de Ion Creangă (în italiană și franceză)




V-ați întrebat vreodată cum ar suna poveștile lui Ion Creangă transpuse în alte limbi? Oare își mai păstrează ele aceeași sonoritate, cadență și savoare, ba chiar și acea notă de impertinență, pe care le au în limba română? Vă invităm, prin urmare, să-l redescoperim pe Ion Creangă, cu a sa „Poveste a unui om leneș”, în variantele italiană și franceză, în traducerile semnate de Dominique Ilea

 

L’histoire du Paresseux

 

 

On raconte qu’il était une fois, dans un village, un paresseux ; assez paresseux, à ce qu’on dit, pour ne même pas mâcher sa bouillie. Or le village, s’avisant que cet homme avait sans remède un poil dans la main, résolut de le pendre haut et court, afin de couper à d’autres l’envie de se la couler douce. Sitôt dit, sitôt fait : on choisit deux hommes de la communauté, qui se rendent chez le paresseux, s’emparent de lui, le jettent dans une carriole tirée par des bœufs, telle une souche insensible, puis en avant vers la potence !

C’était la coutume, en ces temps-là.

Sur la route ils croisèrent le carrosse d’une épouse de boyard. Laquelle, apercevant dans cette carriole tirée par des bœufs un homme qui avait l’air malade, apitoyée, s’enquit auprès des deux paysans :

– Braves gens ! Cet homme dans la carriole doit être malade, le pauvret, et vous devez l’emmener voir quelque guérisseuse.

– Que nenni, ma bonne dame, répondit l’un des paysans ; celui-ci, sauf votre respect, est un paresseux qui, à notre avis, n’a pas son pareil au monde ; on l’emmène donc à la potence, pour débarrasser notre village d’un fainéant.

– Seigneur ! Braves gens, fit la dame, horrifiée, ne vous souillez pas les mains d’un tel péché en le mettant à mort comme un chien, le pauvret ! Portez-le plutôt jusqu’à mon domaine ; vous voyez d’ici mon manoir, sur le dos de ce coteau. J’ai là une grange bourrée jusqu’au plafond de biscuits, ma réserve en cas de malheur, à Dieu ne plaise ! Il n’aura plus qu’à mâchonner des biscuits et à vivoter auprès de ma maison, car je sais que Dieu ne me laissera pas sur la paille pour une bouchée de pain. Bah ! C’est de notre devoir de s’entraider dans le besoin.

– Tu entends, là, bougre de paresseux, ce que dit la dame ? Qu’elle te mettra à engraisser dans une grange bourrée de biscuits, dit l’un des villageois. Tu en as du pot, toi, que l’enfer l’engloutisse, raclure des hommes ! Dépêche-toi de sauter de la carriole pour en remercier la dame, qui te sauve d’une mort certaine et te prend sous son aile, prête à faire ton bonheur. Nous autres on se disposait à te donner le sac et la corde. Mais cette dame, dans sa grande bonté, veut t’offrir un asile et des biscuits : ça sera la vie de cocagne ! Que quelqu’un veuille se porter garant d’une vermine de ton acabit et te gaver à rien fiche : fallait le voir pour le croire ! Mais qui serait bredin à cracher dans la soupe… ? Bien sage qui a dit : « Les bœufs labourent la plaine, et le palefroi se bourre la bedaine ». Vas-y ! Réponds à la dame, que ça soit l’un ou l’autre, car elle n’a pas le temps de traîner en palabres avec nous.

– Mais, sont-ils trempés, au moins, ces biscuits ? bafouilla, alors, le paresseux, ouvrant à peine la bouche, sans bouger d’un poil.

– Qu’a-t-il dit ? questionna celle-là les deux villageois.

– Que pouvait-il bien dire, ma bonne dame ? répondit l’un d’eux. Eh ben, il veut juste savoir s’ils sont trempés, au moins, ces biscuits !

– Aïe ! Pauvre de moi ! fit la dame, ébahie, de ma vie je n’aurai entendu une chose pareille ! Ben quoi ? Ne pourrait-il pas se les tremper lui-même ?

– Tu entends, là, bougre de paresseux ? T’engages-tu à tremper tout seul tes biscuits, oui ou merde ?

– Merde, rétorqua le paresseux. Roulez plutôt, droit devant ! Trop de souci pour nourrir cette morfale de bouche !

Alors, l’un des villageois dit à celle-là :

– Vous êtes miséricordieuse, ma bonne dame, sauf qu’autant jeter de la confiture aux cochons. Vous voyez bien, là, qu’on l’emmenait pas à la potence pour des prunes, histoire de nous enlever une épine du pied. Pensez-vous qu’un village tout entier n’aurait pas uni ses efforts pour tâcher d’en tirer quelque chose ? Sauf qu’on peut pas aider quelqu’un qui n’en veut pas ! Car le mouton cossard trouve sa toison trop lourde, y a plus rien à faire !

La dame, alors, malgré sa bienveillance, dégoûtée de sa bonne action et de tout, s’écria :

– Braves gens, faites donc comme vous l’entendez, Dieu vous guide et vous éclaire !

Et les villageois de porter le paresseux jusqu’au gibet apprêté, et de lui régler son compte.

Aussi furent-ils quittes les uns des autres : et ce paresseux-là desdits villageois, et ces villageois-là du susnommé.

Que d’autres paresseux désormais tentent leur chance dans ce village-là, s’ils s’en donnent les gants, s’ils en ont le cran.

Moi, suis monté sur un cheval d’arçons, pour venir vous raconter cette histoire sans façon.

 

Histoire parue pour la première fois le 1er octobre 1878, dans la revue „Convorbiri literare” d’Iași.

Texte extrait du recueil „Contes, souvenirs d’enfance et histoires, pages choisies d’Ion Creangă” (L’Harmattan, 2016), traduction du roumain, préface et notes de Dominique ILEA


Qu’il agît en mémorialiste, en moraliste ou en styliste lyrique émaillant ses phrases de rimes, d’assonances, voire de bouts de poèmes, Ion Creangă reste, jusqu’au bout de la langue, un conteur emporté par son récit qu’à son tour il transcende en maître, fondant la „substantifique moelle” de sources narratives et linguistiques variées, roumaines ou d’ailleurs, populaires ou cultivées, dans son propre langage succulent, reconnaissable entre mille, bourré d’humour, de dictons et de proverbes (certains sui generis). Son esprit cependant serait un fil rouge à suivre par-delà même le temps et les possibles influences…

Par exemple, son fameux „bougre de paresseux” pourrait nous évoquer le protagoniste du récit „Bartleby” d’Herman Melville, avec son „I would prefer not to…”: un réfractaire par principe à la ruche humaine. La „morale” de l’histoire dépasse le schéma traditionnel de l’„oisiveté châtiée” et du „triomphe de la vertu”, atteignant à une véritable philosophie existentielle. Il y est question d’assumer les conséquences d’une volonté d’acier : une fois résolu au „non agir”, le „fainéant” ne pourra plus (fût-ce par instinct de conservation) se résigner à „tremper tout seul ses biscuits”. Mieux vaudra se laisser „pendre haut et court” que faire un compromis afin de préserver une vie dont au demeurant il se fout comme d’une guigne : „trop de souci”!


Citește și „Il lago” di Mihai Eminescu

 


La storia del fannullone

 

Si dice che c’era una volta in un paese un gran fannullone: pigro da non masticare addirittura i bocconi nemmeno di tritatura. Orbene il paese accortosi dall’accanita fannullaggine di quell’uomo, si decise a impiccarlo alla forca, di modo che la sua trista fine togliesse ad altri la voglia d’infingardirsi. Cosicché due aguzzini elettisi tra i paesani vanno alla casa del detto fannullone, lo colgono alla sprovvista, lo buttano in un carro trainato da buoi, tale un torpido ceppo, e poi via con lui, alle forche!

Quell’era la costumanza del tempo.

Strada facendo coloro inciamparono nella carrozza di una boiara. Colei, vedendo in quel carro trainato da buoi un uomo che gli sembrava ammalato, impietosita inchiese i due contadini con queste parole:

– Brava gente! Quell’uomo nel carro dev’essere ammalato, poverino, e voialtri lo dovete portare da qualche guaritrice che lo faccia star meglio.

– Nemmanco, madama, rispose uno dei contadini; costui, faccia grazia! è un fannullone che crediamo senza pari in questo mondo, Vostra Signoria, cosicché lo portiamo alle forche, per sbarazzar il nostro paese da un infingardo.

– Giusto cielo! brava gente, ribatté quella boiara, rabbrividita; prendete peccato di questo povero diavolo e non lo fate morire da pagani, come un cane! Portatelo piuttosto sulle terre mie: ecco il mio maniero, sul ciglio di quel colle. Ci tengo pronto un gran fienile ricolmo di biscotti, in caso di malanno, Dio ce ne guardi! Costui potrebbe maciullar dei biscotti e trovar asilo negli annessi miei, poiché sono sicura che’l Signor non mi manderà in rovina per un tozzo di pane. Beh! il nostro dovere di cristiani è di aiutarci gli uni gli altri.

– Hai ben sentito, ciondolone, la proposta di madama? quella di metterti a ingrassar, in un fienil ricolmo di biscotti, disse uno dei paesani. Fortunato te, dannato mascalzone, peste dell’umanità! Salta a terra da quel carro, dài! per ringraziar madama di risparmiarti una mala morte, di prenderti così sotto le ali, beato te! Noialtri ci apprestavamo a metterti la corda al collo. Madama invece, pella sua bontà, ti darà un tetto e dei biscotti: ci sarà la cuccagna! Ma che uno sia disposto a farsi garante per un verme come te, e a rimpinzar un bighellone, me ne meraviglio un mondo! Fortuna cieca, da mala parte sbieca… Ben saggio colui che disse: “Buoi strapazzati, cavalli vezzeggiati”. Su! rispondi a madama, chiaro e tondo, poiché le chiacchere non fanno farina.

– Ma quei biscotti, li abbian’almeno mollati? barbugliò allora fra i denti il fannullone, senza spicciarsi affatto.

– Cos’ha detto? rinchiese la boiara quei paesani.

– Tanto per dire, madama pietosa, fece risposta uno di loro, ecco: ‘sto briccone vorrebbe saper se quei biscotti, li abbian’almeno mollati?

– Misera me! disse la boiara, sbalordita, in vita mia non avrò sentito tale faccenda! Ma non potrebbe mica mollarseli se stesso?

– Hai sentito, ciondolone? T’impegni a mollar da solo i tuoi biscotti, sì o no?

– No! ribatté il fannullone. Avanti tutta, voialtri, sarà meglio così! C’è troppa fatica sfamar ‘sta bocca!

Uno dei paesani allora disse alla boiara:

– Lodata la vostra bontà, madama, ma sarebbe gettar le perle ai porci. Ben vedete adesso che non lo portiamo alle forche per una bazzecola, soltanto perché ci dà fastidio. Badate che un intero paese riunito avrà fatto ogni sforzo per cavarne qualcosa, non dubitatene! Purtroppo non c’è modo di lavar la testa all’asino. Scansafatiche, da cascar nell’ortiche oppur nelle bricche, non val la pena di contar le miche!

Quella boiara allora, lasciando perdere la sua benevolenza, scansatasi di tale beneficenza, scansatasi di tutto, disse:

– Brava gente, fate dunque a vostra foggia, Dio vi schiari e vi consigli!

Quinci i detti paesani portano il fannullone al posto giusto e gli fanno rendere l’anima.

Ecco saldati ormai tutti i conti: tra quel fannullone e i suoi compaesani, tra coloro e lui.

Guai agli altri sfaccendati che si arrischierebbero a radicarsi nel detto paese, a proprie spese, se non temono le contese!

In quanto a me raccontatore, a cavalcioni di un cavolfiore, non mi date del mentitore.

 

Storiella pubblicata dapprima sulla rivista „Convorbiri literare”, Iași, il primo di ottobre 1878.


Che proceda da memorialista, da moralista o da stilista lirico smaltando le sue frasi di rime, di assonanze, persino di brani di poemi, Ion Creangă rimane, fino alla punta della lingua, un raccontatore trasportato dalla sua narrazione che a sua volta trascende da maestro, solvendo il „sostanziale midollo” di varie fonti testuali e linguistiche, romene o straniere, popolari o colte, nel suo linguaggio personale, saporito, inconfondibile, gremito di umorismo, di adagi e di proverbi (alcuni sui generis). Il suo spirito sarebbe pure proseguibile al di là del tempo e delle possibili influenze…

Per esempio, il famoso „ciondolone” della „Storia del fannullone” („Povestea unui om leneș”) ci potrebbe ricordare il protagonista del racconto „Bartleby” di Herman Melville, col suo „I would prefer not to…”: un refrattario per principio all’arnia umana. La „morale” della storia supera lo schema tradizionale della „pigrizia castigata” e del „trionfo della virtù”, attingendo a una vera e propria filosofia esistenziale. Si tratta lì di assumere le conseguenze di una volontà a prova di bomba: una volta risoluto a „non agire”, lo „sfaccendato” non potrà più (neanche per istinto di conservazione) rassegnarsi a „mollar da solo i suoi biscotti”. Meglio lasciarsi „impiccar alla forca” che fare un compromesso per serbar una vita che del resto gli importa un corno: „troppa fatica”!

Traduzione dal romeno e presentazione di Anca-Domnica Ilea

Sursă imagine: aici

 

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Despre autor

Dominique Ilea

Născută în 1962, Anca-Domnica (Dominique) Ilea părăsește România în 1991 și se stabilește în Franța. Prozatoare și eseistă, s-a făcut cunoscută ca traducatoare de literatură română în franceză (Ion Creangă, Radu Aldulescu, Petru Cimpoeșu, Lucian Raicu, Răzvan Petrescu etc.).

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